skip to Main Content

Vote du budget du Conseil départemental

Lundi 14 mars, le Conseil départemental était réuni pour le vote du budget. Que peut-on en retenir ?

Le département reçoit cette année encore une aide exceptionnelle de l’Etat (2,4 millions d’euros) qui s’ajoute à l’ensemble des dispositions déjà prises au cours des dernières années pour aider les départements à financer les aides individuelles pour les personnes sans revenu (Revenu de Solidarité Active), personnes âgées (Allocation Personnalisée d’Autonomie) ou handicapées (Prestation de Compensation de Handicap). Pour un département comme le Cher dont une part de la population est sans emploi de longue voire très longue date et dont la population vieillit, cette aide est juste et nécessaire. L’Etat, cette année encore, n’abandonne pas le Cher. Pour l’an prochain, le Revenu de Solidarité Active devrait être repris en charge totalement par l’Etat : cela a été annoncé par Manuel Valls à l’Assemblée des Départements de France. Cela résoudrait enfin cette question de l’équilibre des budgets départementaux. C’est une excellente nouvelle.

Au total, le conseil départemental boucle son budget sans augmentation d’impôt, contrairement à la ville de Bourges. Cela signifie sans doute que “l’héritage” que nous, la gauche, avons laissé en mars 2015 n’était pas si détestable, contrairement à ce que la droite dit. Contrairement aussi à l’héritage laissé par les équipes Blanc-Fenoll-Lepeltier à la ville de Bourges.

Sur le fond, quelles évolutions pour 2016 :

  • celles, positives, permises par la loi : la montée en puissance de la loi sur le vieillissement qui va permettre d’aider plus et mieux les personnes âgées à leur domicile ;
  • le maintien des politiques d’insertion et des politiques en faveur de l’enfance
  • le maintien des politiques en faveur des collégiens
  • la clarification enfin en cours des compétences entre la région et le département : sur ce point, on voit bien que la droite est réticente mais la loi va s’imposer. Cela permettra des économies bien réelles et une rationalisation des dépenses.
  • le maintien des principales aides au secteur culturel, dont nous nous réjouissons.

Et puis il y a les évolutions négatives ou qui inquiètent :

  • la fin de la gratuité des transports scolaire qui va peser sur les budgets des familles en milieu rural : ce n’est pas un impôt mais le résultat pour les familles est bien le même. Nous sommes profondément choqués de cette décision.
  • la baisse des budgets consacrés à la prévention spécialisée à Bourges nord ce qui est une prise de risque considérable dans le contexte actuel
  • la baisse des budgets consacrés au sport
  • la baisse des budgets consacrés aux routes départementales, même si la droite essaie de faire croire le contraire en jouant sur les chiffres : c’est une inquiétude pour le secteur des travaux publics et pour l’emploi mais aussi pour l’entretien à moyen terme et la sécurité des parcours sur les routes départementales
  • la fin des emplois aidés accueillis au conseil départemental : je considère que c’est un très mauvais signe donné à la fois aux demandeurs d’emploi allocataires du RSA et aux autres employeurs. Si le département n’est pas exemplaire, qui le sera ? En faire porter la responsabilité au personnel qui refuserait de tutorer des collègues n’est pas correct. Il y a une décision politique à prendre.
  • une pression sur le personnel qui annonce la baisse du service public : par exemple, la majorité de droite semble prendre acte de l’absence de bilan de santé pour une part des enfants de 3-4 ans dans le Cher, faute de puéricultrices. C’est un retour 10 ans en arrière qui se prépare, au détriment de la prévention et de la santé des enfants du Cher.

Au total, nous n’avons pas pu approuver un budget qui comprend trop de régressions pour le Cher pour être acceptable.

 

Cet article comporte 4 commentaires

  1. Bien. Vous critiquez la politique de la droite au niveau local.
    Mais au niveau national, quelle est votre position sur la politique de droite menée par Hollande/Vals/El Khomri ? Quelle est votre position sur la Loi travail ?
    Votre collègue et compétiteur Yann Galut s’est prononcé très nettement contre. Il a même déclaré que si cette loi passait, “le PS était mort”. Bigre, c’est une sombre prédiction.
    D’un point de vue extérieur au PS, je dois reconnaître qu’il est difficile de s’y retrouver. Galut semblait à droite (il a soutenu Hollande) et vous à gauche (vous avez soutenu Aubry) ; le voilà maintenant à nouveau à gauche, et vous, vous observez un silence prudent. Qui ne dit mot consent, comme dit le proverbe …

  2. Je vous renvoie à mon message du 1er février qui dit, je crois sans fard, mon désarroi vis-à-vis des fonctionnements du PS et de son groupe parlementaire depuis 2012. Il est effectivement rare que je m’exprime sur le national : la cacophonie générale à gauche – et singulièrement au PS – depuis 2012 m’est odieuse. Je trouve cela particulièrement désagréable de la part de ceux, parmi mes camarades, qui “maudissent les conséquences de ce dont ils ont chéri les causes” (pour reprendre une des citations préférées (de Bossuet) de mon vieux collègue, Maxime Camuzat). On l’avait vu aussi, localement, autour de la réforme territoriale.
    Sur la loi travail ? Disons que je la préfère cent fois dans sa nouvelle version à la précédente : pas de plafonnement des indemnités prud’homales pour des licenciements sans cause réelle et sérieuse, pas de changement concernant le temps de travail pour l’apprentissage, retour à des négociations obligatoires avec des représentants syndicaux pour des aménagements au sein des entreprises (attention : tenter de ringardiser l’accord de branche ne me paraît pas une bonne idée) … et surtout, ce qui me paraît pour le coup une sacrée avancée, la mise en place de la “garantie jeunes” pour tous les jeunes qui en auraient besoin. Il reste encore à préciser grandement les conditions permettant des licenciements économiques. Et j’avoue ne pas comprendre comment tant d’accumulations de maladresses ou provocations ont pu se retrouver dans cette loi alors même que Hollande nous annonçait qu’il s’agira de la grande loi sociale du quinquennat.
    Mais, ayant soutenu Aubry et n’ayant donc pas de fascination particulière pour Hollande, je me refuse à ne retenir du quinquennat que ce qui fait polémique. Et j’aimerais que tous les socialistes en fassent autant. Et même tous les gens de gauche et les écologistes, tous élus grâce à des accords entre nos formations politiques. C’est pourquoi j’affiche sur ce blog avec fierté un certain nombre d’avancées : très récemment, le bilan de celles en faveur du droit des femmes ; en son temps (mais il n’est pas inutile de le rappeler), la revalorisation très significative des bourses pour les étudiants ; ou encore le formidable effort pour les emplois d’avenir pour les jeunes ; le retour à la formation pour les enseignants, la création de postes dans l’éducation nationale, la titularisation des Auxiliaires de Vie Sociale accompagnant les élèves handicapés ; la loi sur le vieillissement, avec de nouveaux droits ; l’extension de l’accès à la CMU et la bataille acharnée de Marisol Touraine pour le tiers payant généralisé ; la lutte contre la fraude fiscale ; la revalorisation du RSA de 10 % au-delà de l’inflation sur la durée du quinquennat ; la retraite à 60 ans pour les carrières longues et tous ces trimestres que les femmes vont pouvoir enfin valider parce que le nombre d’heures nécessaire pour cela a baissé ; la prime d’activité qui ouvre un droit nouveau aux jeunes travailleurs …

  3. Merci pour votre réponse.
    La loi travail dans sa nouvelle version ne change rien sur le fond. Il s’agit de faire évoluer le droit du travail pour le rendre favorable aux “entreprises” (en réalité à ceux qui dominent dans les entreprises : les patrons et les actionnaires), alors qu’un droit du travail doit protéger, d’abord, les salariés. C’est son sens, qui vient de sa fonction. S’il existe un droit du travail, c’est que le contrat de travail n’est pas un contrat ordinaire, entre deux parties égales, mais un contrat où l’une des parties est subordonnée à l’autre. Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, fort au courant de ces choses le dit avec clarté. Je vous invite à l’écouter. Il s’agit rien de moins que d’une révolution, une contre-révolution, d’inspiration néo-libérale. https://www.youtube.com/watch?v=mlkfNu_NSKE
    Pour le reste, la méthode Coué est certes appréciable dans la vie quotidienne, mais ne constitue pas une réponse politique acceptable. Je prendrai deux exemples seulement.
    1) La formation des enseignants. C’est quand même le minimum du minimum. A la limite, ce n’est même pas un problème politique, mais un simple problème de bon sens. Quel métier aujourd’hui (et hier) est exercé sans formation ?
    2) La retraite à 60 ans pour les carrières longues. Je vous rappelle qu’en 2010, vous militiez pour la retraite à 60 ans *pour tous*. J’ai conservé vos tracts. Vous ne pouvez donc pas présenter comme une avancée ce qui est en réalité une reculade.

  4. Vous avez une série de pseudos charmants mais ce n’est pas très cool de manier seulement les pseudos.
    Je ne vais pas me défiler. Sur la formation des enseignants, je vous trouve sévère et sans doute excessivement critique : précisément, nous avons considéré que le métier d’enseignant exigeait une formation et elle est prévue. Pour votre info, le nombre de personnes en formation à l’ESPE de Bourges est passé de 40 en 2012 à 160 en 2015, c’est donc bien qu’il doit s’y passer quelque chose. Perfectible ? Sans doute, comme toute chose. Mais ne niez pas le progrès par rapport à ce que nous a légué Sarkozy.
    Concernant la retraite : oui, ce que vous dites est exact. Ce n’est pas ce dont nous avions rêvé (et ce dont, comme salariée du privé, j’aurais rêvé). Mais je préfère que le régime des retraites soit sauvé (parce qu’il n’y a rien de plus simple que de le mettre en déficit puis de tuer son chien parce qu’il a la rage) et que le progrès bénéficie à ceux qui en ont le plus besoin : ceux qui ont travaillé tôt ; ceux dont le métier est pénible – et on voit comme c’est un combat de le mettre en œuvre, même dans une version “simplifiée” – ; ceux et surtout celles qui ont un emploi tellement haché qu’ils et elles ne validaient pas leurs trimestres ; les apprentis, … Je ne vous fais pas la liste complète, je ne doute pas que vous la connaissiez mieux que moi.

    Ce que nous savons, tous, c’est que le progrès est un combat. Un combat de titan qu’il vaut mieux mener en étant solide qu’en étant fragile. C’est sur ce point que j’opte pour une attitude qui n’est pas une méthode Coué mais le résultat de mon expérience : je n’aime pas Hollande mais il a eu raison de considérer que pour que la France puisse avoir la liberté de ses choix sociaux – et donc pour que les socialistes puissent porter un progrès social – il fallait que ses comptes soient solides. Sinon, elle aurait continué d’être ballotée par tous les vampires financiers du monde. On peut considérer que c’est une capitulation : je pense que c’est une protection, voire un réarmement réaliste. Et, dans ce contexte difficile, je considère, comme je l’ai dit dans ma précédente réponse, que les choix faits sont des choix porteurs de sens et d’engagement.
    Tenez, vous me faites penser que c’est le moment de refaire une info sur la loi vieillissement ! Un grand progrès celle-là, et profondément solidaire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Back To Top