Une ville en France : Lorient
Lorient : 58000 habitants, en baisse. Lorient agglomération : 25 communes, 200 000 habitants.
Plus encore que dans d’autres villes, mon passage à Lorient, entre deux rendez-vous agricoles, aura été très rapide. Je n’étais jamais venue dans ce port breton marqué par la construction navale de défense et la pêche à la langoustine. Comme Brest, Lorient, totalement détruit pendant la guerre, a connue les baraquements et une reconstruction complète qui donne au centre ville une unité certaine. Les mêmes partis pris – que l’on retrouve aussi à Caen ou au Havre – fondent la ville et marquent l’époque moderniste et rationaliste des années d’après-guerre et l’urgence de la reconstruction : un plan régulier, des immeubles avec façades alignées sur la rue et de hauteur homogène, auxquels se sont ajoutés, en périphérie, quelques immeubles de plus grande hauteur. Au cœur de la ville, on a parfois joué des courbes pour mettre en valeur les bâtiments, dans les façades ou dans les tours d’angle. Le béton, uniformément peint en blanc, rend la ville lumineuse. Cette grande unité ne manque pas de caractère.
A l’ouest, les communes adjacentes prennent leur aise dans des espaces pavillonnaires largement aérés. La question de l’étalement urbain se pose ici, comme dans toute la Bretagne.
Je retiens au vol trois idées.
Malgré une activité soutenue à bout de bras par les responsabilités nationales de Jean-Yves Le Drian, l’homme fort de la région, la reconquête des terrains militaires est, comme ailleurs, à l’ordre du jour. L’immeuble de Lorient agglomération, un bâtiment résolument moderne, a été construit sur le quai du Péristyle, un espace autrefois militaire, face à la mer. Un immeuble d’habitation et de commerces lui répond. La promenade, ouverte au public, est belle. Ne jamais laisser de friches s’installer en cœur de ville me semble une règle importante.
Deuxième constat : la place des transports en commun dans l’espace urbain. Pour le visiteur de passage, cela donne un peu le tournis de trouver son chemin entre les couloirs de bus, les circulations piétonnes et les pistes cyclables. Autant dire que le résultat attendu est atteint : affirmer la place des transports alternatifs à la voiture dans la ville. Le réseau de transport de cette agglomération comprend 28 lignes terrestres dont certaines en site propre et 4 liaisons maritimes.
Troisième constat : je passe à quelques jours du coup d’envoi du Festival Interceltique de Lorient. Nous échangeons avec mes interlocuteurs sur ce qu’apporte le festival à la ville, la fierté, la notoriété, la jeunesse. Le parallèle avec Bourges et son Printemps s’impose. Mais ici, sans doute plus qu’à Bourges, l’engagement associatif et populaire autour du festival semble fort. C’est d’ailleurs le cas, me dit-on, de la plupart des festivals musicaux bretons (Vieilles Charrues, festival du bout du monde, …).
Dernière remarque : ici, on a su aller chercher et tirer parti des fonds européens. Pour cela, il n’est pas indispensable d’être bien placé. Mais il est absolument nécessaire d’être curieux.
MERCI IRÈNE !!!
A bientôt.