Tourisme : Bourges doit être plus “pro”
Le tourisme est un secteur économique archi-concurrencé. C’est pure naïveté que de penser qu’il s’agit d’emplois “non-délocalisables”. Certes, notre cathédrale ne partira pas pierre après pierre vers d’autres cieux. Mais les touristes, eux, peuvent à tout moment choisir mille autres destinations pour rêver. Donc il faut être très professionnel : attirer sur les bons arguments, accueillir, retenir.
Je voudrais illustrer ce propos en soulignant quelques ratés persistants à Bourges. Sans revenir sur le plus connu : le démarrage des nuits lumières avec un à deux mois de retard sur la saison.
La cathédrale de Bourges est magnifique, de l’intérieur comme de l’extérieur. Son portail principal, dit “du jugement dernier”, est à la fois une superbe œuvre d’artistes et un témoignage de ce qu’était la foi des bâtisseurs de cathédrales et de leurs commanditaires au XIII ème siècle. Il peut intéresser un très large public.
Quand on visite Bourges en soirée, ce portail est plongé dans le noir alors que les étages supérieurs de la cathédrale sont bien mis en valeur par un éclairage ad hoc. Les lumières sur le parvis qui existaient auparavant et éclairaient ce portail et les deux adjacents sont en panne depuis des mois ou des années. L’inauguration des nouvelles “nuits lumières” n’y a rien changé. Pour combien de temps encore ? Je glisse au passage qu’il n’est pas forcément nécessaire d’avoir des illuminations très scénarisées : le portail se suffit à lui-même.
Autre bizarrerie qui dure : la signalétique des parkings. Bourges a adopté récemment un système qui existe de longue date dans toutes les villes touristiques. Ce système, indiquant les parkings et le nombre de places disponibles, devrait être efficace. Pas de chance : un panneau indique que le parking de la mairie est fermé quand trente mètres plus loin, on constate qu’il est ouvert. On voudrait dissuader les touristes de boire un verre en ville, on ne s’y prendrait pas autrement …
Des détails ? Disons, un état d’esprit qui montre combien la ville et aujourd’hui l’agglomération peinent à s’emparer du fait touristique et à considérer l’économie qui va avec.
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