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Sécurité(s) et liberté(s)

Sécurité et liberté : pour les gens de ma génération, c’est le nom d’une loi, portée par Peyrefitte en 1980, sous la présidence de Giscard. Pour la gauche, cette loi, inspirée par les attentats de la fin des années 70, sentait le soufre.

40 ans plus tard, et dans une perspective très différente, j’ai pourtant défendu, au cours de ma campagne municipale, une conviction acquise au cours des années : pour les femmes (mais pas seulement), dans notre pays laïc, la sécurité est une condition de la liberté. Une condition de la liberté de choisir son mode de vie, sans avoir à en rendre compte à autrui. Une condition pour vivre sereinement et voir s’épanouir ses projets.

Et puis, ce virus. Et nous voilà, pour notre santé et celle de nos voisins, confinés, tenus de remplir un papier avant de sortir, pour une heure. Admettons cette règle, sans doute fort sage. La sécurité pour être libre de vivre ? Pour éviter de souffrir ou mourir de cette saloperie, en tous cas. Soit.

Un drôle de renversement de perspective, tout de même dans le lien entre sécurité et liberté.

Mais des drones tournent au-dessus de nos têtes. Mais le traçage par téléphone interposé de nos trajets et nos rencontres. Oh, pas de façon intrusive, nous dit-on ! Et de toute façon temporaire.

Qui le croira ?

Soyons vigilants sur ce qui sortira de cette crise : si nous ne prenons pas ce moment pour réfléchir aux enseignements à en tirer pour prévenir les catastrophes et pour les atténuer, pour rendre notre société plus résiliente et plus solidaire, il pourrait ne rester, d’ici quelques mois, qu’une société encore un peu plus orwellienne.

Cela dépend de nous.

 

 

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