Savoir nager
La multiplication des décès d’adolescents par noyade, au cours de l’été dernier, m’a incitée à me pencher sur les conditions d’apprentissage de la natation dans les écoles du Cher.
L’apprentissage de la natation à l’école date de 1965. C’est désormais un enseignement obligatoire du socle commun pour les enfants de l’école primaire et des collèges. La direction des services départementaux de l’éducation nationale confirme que l’objectif est de proposer aux enfants trois à quatre cycles de natation entre la fin de maternelle et le CM2 et un au collège. Cet enseignement doit normalement être validé par l’attestation scolaire du savoir-nager (ASSN).
J’ai donc cherché à savoir combien d’enfants du Cher validaient ce test. Impossible de le savoir : les résultats sont consignés dans le livret scolaire des enfants qui n’est pas consultable par les services départementaux de l’éducation nationale. On reste perplexe devant la réponse. Les témoignages d’enseignants et de parents, sur Bourges, tendent à prouver que les performances des enfants sont très inégales et qu’il existe encore un nombre significatif de jeunes ne sachant pas nager ou nageant fort mal en fin de sixième. Manque d’occasions de s’exercer, encadrement pédagogique mal valorisé ou insuffisant, manque de motivation de l’élève ou de sa famille : on ne sait pas mais on soupçonne qu’il y a sans doute un peu de tout cela. Les enquêtes nationales sont cependant plus rassurantes : en 2016, 95 % des 15-24 ans répondaient qu’ils savaient nager.
En essayant de regarder les choses plus finement pour le Cher, il se dessine clairement la carte des distances aux piscines. On peine, dans certaines écoles du cœur du Boischaut, au nord de la Sologne, autour du centre de tir, dans l’est du département, à rejoindre un bassin couvert. A cette liste s’ajoute le secteur de Mehun, pénalisé par la fermeture de la piscine de la ville. Ce serait moins les créneaux qui manqueraient que les déplacements qui seraient dissuasifs. Cela justifierait de compléter le maillage. Structures éphémères, bassins d’été ? L’étude est à faire.
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