Retour sur l’abattoir de volailles de Blancafort : un enjeu territorial
Au début de l’été, la Chambre d’Agriculture organisait, avec l’abattoir de Blancafort, des réunions d’information à destination des agriculteurs sur la filière dindes.
Prétendre qu’il s’agirait là d’une filière de haut-de-gamme et d’authenticité du produit serait évidemment un leurre. Pour autant, c’est bien un enjeu territorial, pour le Cher, que de développer l’élevage de volailles.
En 2012, l’abattoir de Blacafort, qui appartenait alors au groupe Doux, était menacé de fermeture. Une forte mobilisation à laquelle j’avais contribué avait permis de maintenir cet outil moderne, contribuant largement à l’emploi dans le secteur. Or, pour des raisons historiques, l’abattoir s’alimentait fort peu en volailles produites en proximité. Un des paris des repreneurs était d’y remédier et de développer une filière en région Centre, proche de la région parisienne. Dans notre région, la concentration des élevages n’est pas telle qu’elle pose, comme dans l’ouest, de très sérieux problèmes environnementaux. On peut même défendre que la complémentarité entre élevage et culture (aliment, réutilisation des fumiers pour amender les sols, répartition des risques économiques…) pourrait utilement s’illustrer à cette occasion.
Or le développement des élevages ne s’est guère fait jusqu’à ce jour. Les graves difficultés de la moisson dans le Cher susciteront-elles des envies de diversification ? ou au contraire, bloqueront-elles tout nouvel investissement ? Je ne sais. Mais je suis convaincue, de longue date, que l’ensemble des acteurs publics et professionnels doivent porter ce projet s’ils ne veulent pas se retrouver à nouveau, au cœur d’un été, à devoir se battre pour éviter la fermeture du site.
Faut-il accompagner le projet d’un enjeu de montée en gamme pour séduire le territoire ? C’est aux acteurs économiques d’y travailler.
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