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Rassemblements

Emmanuel Macron rassemble les foules dans des meetings énormes. Marine Le Pen harangue les foules. Jean-Luc Mélenchon inonde les places et les rues. Du coup, Benoit Hamon va tenter d’en faire de même place de la République ce mercredi 19 avril.

J’ai toujours témoigné une certaine réserve vis-à-vis de ces formes de mobilisation. Et pourtant, j’aime la détermination profonde ou l’impertinence joyeuse des manifestations. Et je ne dédaigne pas un bon meeting. S’il apporte du fond, je sais aussi que son succès tient à la part d’émotions qui seront partagées. C’est pourtant ce qui suscite ma réserve.

Elle vient de loin : de ce premier meeting important de campagne auquel j’ai participé, en 1988, avec François Mitterrand au Bourget. C’était la “Tontomania”, un hall d’exposition immense où nous étions debout, des milliers et où les gens criaient et applaudissaient. Je me souviens avoir terminé le meeting assise par terre, terrorisée par la foule.

Ce soir, la télévision montrait, en Turquie, les images d’une autre foule, acclamant Erdogan et lui demandant de rétablir la peine de mort.

Je suis bien obligée de constater que beaucoup de nos concitoyens ne se reconnaissent plus dans les institutions, politiques ou syndicales, dans les corps intermédiaires et dans les formes de régulation et d’intermédiation que nous avons connues, toutes dénoncées comme étant du “système”. Je trouve intéressant et au fond rafraichissant de retrouver des lieux et des moments de débats publics. Mais gardons-nous des passions excessives et des mouvements de foule. Un jour, nous le regretterions.

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