Pour les personnes âgées
“Les bons arbitrages en matière d’équipement auraient pu être pris plus facilement si le projet de loi “Grand âge et autonomie” n’avait pas été remis à plus tard”. Ces propos sont ceux de Marie-Anne Montchamp, présidente de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA). Ancienne ministre de Sarkozy, nommée à la CNSA par Macron, on ne peut la soupçonner de vouloir a priori régler ses comptes avec le pouvoir en place.
Cela fait des années qu’il faut faire beaucoup plus pour les personnes âgées, tant en établissement qu’à domicile. Des années qu’avec les acteurs du secteur, je me bats pour cela, à tous les échelons où ma voix peut porter. Des progrès successifs ont été arrachés et, il faut le rappeler, essentiellement sous la gauche. Mais on est toujours loin, très loin du compte.
Loin du compte dans le taux d’encadrement dans les EHPAD. Loin du compte pour l’attractivité et la reconnaissance des métiers. Loin du compte, en conséquence pour la rémunération de tous les professionnels, en établissements et à domicile. Loin du compte dans la rénovation de certains établissements et dans leurs équipements, pour rendre le travail plus facile et les conditions de vie plus agréables (j’avais obtenu de réelles avancées dans le Cher en la matière, travail qui a été brutalement interrompu). Loin du compte sur le financement.
Loin du compte, surtout, dans la prise de conscience collective de ce manque. C’est cela que souligne avec raison Madame Montchamp. A force de ne pas regarder, les citoyens n’ont pas compris l’urgence de consacrer de l’argent, beaucoup d’argent, à ce secteur. Et les pouvoirs publics n’ont pas vu combien il était indispensable d’inclure les EHPAD et les services de soins, très vite, dans les priorités pour la mise à disposition de masques et de protections. Directions et professionnels, eux, l’ont, heureusement, compris très vite.
N’oublions pas, dès les prochains budgets, de nous souvenir de ces longues pages d’avis de décès qui disent à la fois les dégâts directs du virus mais aussi, sans doute, les pathologies moins bien suivies et la perte du goût de vivre.
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