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Plan Local d’Urbanisme Intercommunal : une transition inaboutie

Il fait chaud, on va avoir besoin d’ombre, d’eau, d’arbres. Malheureusement, le projet de Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI) arrêté ce soir au conseil communautaire prépare mal l’avenir.

Le PLUI a pour vocation de définir l’ensemble des usages de l’espace dans les 16 communes de l’agglomération (Mehun n’est pas encore inclus) : où seront les habitations ? où seront les commerces ? quels espaces resteront agricoles ? quels arbres et espaces naturels protéger ? quelles seront les règles de construction ? …

Le travail a été dense et on peut reconnaître de réels efforts pour réduire la consommation accélérée d’espaces agricoles et naturels. Efforts d’autant moins difficiles à faire que la pression démographique est tout de même limitée. Mais la conversion vers une transition écologique reste inaboutie. Je l’avais craint lors des étapes précédentes d’élaboration du projet. Quand l’ambition environnementale est affirmée en cinquième et dernier axe d’un projet de ce type, les choses sont mal parties …

Le document proclame son intention de préserver les arbres. Mais un examen plus précis montre que les arbres et espaces boisés ou paysagers préservés sont trop peu nombreux. Des exemples ?

Les platanes du boulevard d’Auron sont oubliés. Place Séraucourt, seuls les arbres le long de la rue de Séraucourt et ceux de la rue Jean Bouin sont protégés. Les Berruyers qui s’étaient mobilisés pour éviter les abattages sur la place apprécieront ! Les arbres des espaces verts du boulevard Ernest Renan, comme ceux du parc de Bellevue, ne figurent pas sur les cartes. C’eût été un joli signal que d’accueillir les visiteurs arrivant par la gare à Bourges par un jardin au sud (les Prés-Fichaux) et par un jardin au nord. Mais le parc au nord de la gare ne fait l’objet d’aucune protection.  Le corridor écologique S. Cartier, au Val d’Auron, n’est pas mentionné. La place Montesquieu, dans le quartier de Turly, devient espace paysager protégé mais pas les places du 14 juillet et de la petite Aujonnière, à Asnières. J’ai enfin été étonnée de constater qu’une petite zone mentionnée comme humide, en bordure d’Yèvrette, soit encore constructible.

En milieu rural, les alignements d’arbres, noyers ou marronniers, qui marquaient l’arrivée dans les domaines agricoles et font partie du paysage de la Champagne Berrichonne ne sont pas indiqués sur les cartes. Enfin, le site Natura 2000, à la Chapelle Saint-Ursin va être exposé à une urbanisation complémentaire, sans que les mesures compensatoires proposées ne soient jugées à la hauteur.

La liste n’est sans doute pas exhaustive. Je laisse à chacun le soin de la compléter.

Deuxième sujet important : la transition énergétique. Elle est fondamentale alors que l’agglomération ne produit encore que 5 % de l’énergie qu’elle consomme. Mais elle ne peut se faire aux dépens des terres agricoles. Il est donc regrettable que des zones de production photovoltaïque aient été situées sur terres agricoles, alors que les toitures, ombrières de parkings et friches polluées, industrielles ou commerciales, devraient être prioritairement utilisées.

Troisième sujet : l’eau. Le périmètre de protection du captage du Porche, au Val d’Auron, est en cours de redéfinition et celui de Saint-Ursin, en cours d’élaboration. Il me semble, en l’attente des débats et décisions à prendre, que toutes les mesures conservatoires doivent être prises. Ce n’est pas très clair.

Quatrième sujet : le commerce. Le document flèche utilement des “pôles de quartier” dans lesquels des équipements et commerces de proximité devraient être conservés. Mais ces pôles restent peu nombreux et aucune réflexion d’anticipation n’a conduit à en définir dans les secteurs d’urbanisation récente, laissant ces quartiers coupés de tout commerce. Une occasion manquée.

L’histoire n’est pas terminée : ce document va désormais être soumis aux différents conseils municipaux, aux “personnes publiques associées” (l’Etat, les autres collectivités, les associations de protection de l’environnement, …) et enfin aux habitants, lors d’une enquête publique à l’automne. N’hésitez pas à vous en emparer, en particulier pour pousser ces propositions en faveur de la nature en ville.

 

 

 

 

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