Marguerite Renaudat, une élue pour Bourges
Marguerite Renaudat est décédée. Membre du Parti Communiste, elle a milité sa vie durant au service de son idéal et au service de Bourges.
D’autres diront mieux que moi son engagement, jeune, dans la résistance. Je reviendrai ici sur celle que j’ai connue, adjointe au Maire de Bourges et conseillère générale.
Si les mandats de Jacques Rimbault, Maire de Bourges de 1977 à 1993 ont laissé, dans la mémoire des Berruyers, le souvenir d’une période faste pour Bourges, Marguerite Renaudat y est sûrement pour quelque chose. Pour beaucoup, même. Première adjointe de 1977 à 1989, adjointe encore dans le mandat qui a suivi – et au cours duquel j’avais été élue conseillère municipale -, elle suivait avec précision et rigueur les dossiers. Elle s’assurait de la réalisation effective des projets. Bien avant que la mise en place de partenariats et réseaux ne deviennent des figures incontournables de l’action publique, elle insistait régulièrement sur les synergies à rechercher entre différents acteurs publics.
Professeure de mathématiques de son métier, cette scientifique avait perçu l’intérêt, dans une ville industrielle telle que Bourges, de développer la culture scientifique et technique auprès des jeunes Berruyers. Avec Jean-Pierre Saulnier, elle avait créé le SIRITT, un salon de l’innovation, de la recherche et de la technologie. Ce salon a rapidement été supprimé en 1995 par le Maire de droite qui n’avait cure de soutenir l’industrie à Bourges.
Marguerite Renaudat a été parmi les premières à défendre la Trouée verte, cet axe formé à partir du canal de Berry. Comblé dans des mandats précédents dans sa traversée berruyère, il devait servir de voie rapide pour relier le quartier du Val d’Auron au centre ville. Il a heureusement été préservé et classé.
Je ne peux oublier sa présence, seule femme, au conseil général du Cher de 1976 à 1998, date à laquelle, avec Agnès Chevauché, nous l’avons rejointe. A cette époque, le Président ou le Préfet s’adressait à l’assemblée par un “messieurs les conseillers généraux”, ignorant tout de la présence des femmes. Marguerite ne manquait jamais de le rappeler.
Je terminerai ce billet par un souvenir plus personnel. Marguerite Renaudat avait gardé, de son métier d’enseignante, le goût de la pédagogie et une réelle attention pour la jeunesse. Nous avions plus d’une génération d’écart et je me rappelle, malgré les relations parfois rugueuses entre communistes et socialistes dans les années 90 et malgré le rôle de “commissaire politique” qu’elle endossait parfois, sa discrète bienveillance en direction des jeunes que nous étions. De même que je n’oublie pas quelques mots sobres mais sincères de soutien et d’estime dans des périodes politiquement difficiles. Je lui en avais été sincèrement reconnaissante.
Elle mérite que Bourges se souvienne d’elle.
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