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Lutter contre les inégalités n’est pas de la jalousie, c’est de la justice

Après l’échec cuisant de socialistes aux présidentielles et aux législatives, je n’ai pas eu envie de reprendre rapidement la parole.

Je reste dans une très grande incertitude sur le chemin que doit proposer la gauche. Je constate la dureté des contraintes, le bras de fer terrible qui se joue entre les instances démocratiquement élues par les peuples et les forces de l’argent. J’ai éprouvé qu’on ne distribue pas l’argent que l’on a pas et que faire des choix demande de la détermination et du courage – et que parfois on n’a guère le choix.

Face à une social-démocratie qui a mis une énergie de chaque instant à adoucir les existences mais a échoué à changer radicalement la vie, je constate la déception des peuples qui se propage à travers l’Europe et à travers le monde. J’observe, comme hypnotisée, comme elle laisse place à des formes de colère et de repli dont les effets pourraient être dramatiques.

De quoi avons-nous le plus péché ? D’avoir fait trop peu ? Ou d’avoir été incapables de penser des protections utiles pour le monde qui vient – et pas pour celui qui part ?

J’en suis là. Ou plutôt j’en étais là. Loin du pseudo-romantisme révolutionnaire. A la fois attirée et agacée par la rupture écologiste et sociale de Hamon qui me paraît si loin de ce que sont l’économie et l’emploi au quotidien. Et tant porteuse de repli insinueux. Incapable de reformuler un projet pour le PS. Refusant de parier sur l’échec du pouvoir en place et refusant pourtant de baisser les bras sur qu’a été notre engagement. Constatant la déception croissante et qui ne se cache plus de ceux qui avaient cru “et à la droite et à la gauche”.

Dans ce grand flou, il y a cependant quelques repères que je remercie le président Macron de me rappeler.

Je ne considère pas, et je ne considèrerai jamais qu’il y a des gens qui comptent et “des gens qui ne sont rien”. Et j’en fais en engagement pour Bourges comme pour la France.

Je ne considère pas avec mépris ceux qui ont “un tee-shirt” et avec obséquiosité ceux qui ont un costume. On a besoin des uns et des autres.

J’observe que celui qui se drapait dans son humanisme pour mieux critiquer les gouvernements sortants donne ordre d’expulser les étrangers comme on ne l’avait pas fait depuis cinq ans.

Et je dénonce de la façon la plus déterminée cette détestable caricature qui transforme en “jalousie” la lutte contre les inégalités. L’égalité : ce n’est même pas seulement le combat central de la gauche, c’est le cœur de la devise républicaine. Je ne pensais pas que, par une insupportable arrogance et suffisance, un président de la République prétendrait nous infliger des leçons de morale dont il aurait grand besoin et insulterait notre devise.

Bon. Et maintenant ? Donner un coup de pied au fond de la piscine et, ici et maintenant, réagir. Mes dernières interventions aux conseils départemental ou municipal disent cette farouche volonté de réaffirmer une éthique. Pour, demain, reformuler un projet.

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