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La droite met les départements en péril

La situation financière tendue des départements n’est pas nouvelle. Elle prend origine lors de la grande vague de décentralisations décidée sous le gouvernement Raffarin, en 2003 et 2004. Le transfert aux départements de ce qui s’appelait alors le RMI (Revenu Minimum d’Insertion), devenu depuis le RSA (Revenu de Solidarité Active), a été la charge la plus lourde. Pour une raison simple : le nombre d’allocataires du RMI/RSA a considérablement augmenté depuis et le montant des allocations versées a suivi. Ce fut une énorme erreur de la droite ou – comme ou voudra – une énorme démonstration de cynisme tant cette décision ne pouvait qu’engendrer des inégalités aggravées entre les territoires.

Pour faire face aux contraintes financières, unanimement reconnues, le gouvernement Fillon (sous Sarkozy) avait accordé quelques aides ponctuelles mais utiles aux départements les plus en difficulté. le Cher en a bénéficié. Le gouvernement Ayrault (sous Hollande) avait fait de même, avec des montants plus significatifs. La donne a été sensiblement modifiée grâce aux décisions prises sous le gouvernement Valls qui a défini des ressources nouvelles et pérennes pour les départements : transfert d’impôts autrefois perçus par l’Etat, possibilité d’augmenter le montant des droits de mutation, péréquation (c’est à dire redistribution) entre départements riches et départements pauvres. Le problème semblait presque réglé.

C’était sans compter sur l’augmentation qui demeure du nombre d’allocataires du RSA et sur la croissance très forte des aides aux personnes handicapées qui s’ajoutent aux charges des départements. Les conseils départementaux se retrouvent donc à nouveau dans une situation tendue.

Pour en sortir, en février dernier, le gouvernement a proposé que l’Etat reprenne intégralement à sa charge l’allocation du RSA. Cette solution aurait permis, tout en soulageant les comptes des départements, de préserver le RSA. Les conseils départementaux auraient alors pu investir pleinement dans les autres politiques qu’ils mènent, notamment l’insertion.

La droite a refusé cette solution, au mépris des difficultés des départements. Dans le Cher, comme ailleurs en France, c’est à grand renfort de communication que la droite camoufle son incohérence.

Mais que veulent-ils au fond ? Fragiliser les départements ? Fragiliser le RSA ? Défaire cette allocation nationale pour en faire une allocation d’un montant différent à travers la France ?

En ce lundi 19 septembre, la droite du Cher convoque une session extraordinaire pour dénoncer une situation qu’elle a elle-même créée. Nous n’allons pas nous priver de lui rappeler.

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