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En souvenir d’Henri Weber

Si tous les socialistes avaient su garder la liberté d’esprit, l’engagement, la grande culture historique, la permanente volonté de réinventer la social-démocratie, l’attachement à l’Europe d’Henri Weber, ils auraient sans doute trouvé un chemin.

Dans le groupe que nous formions autour de Laurent Fabius, nous avions la chance d’entendre souvent sa voix. C’était stimulant.

Henri était un pédagogue et un passeur. Il mettait du contenu, de l’exigence aux universités d’été de la Rochelle dont il a été un des concepteurs et des organisateurs. Mais il savait aussi écouter sans considérer comme négligeables les apports des uns et des autres au débat. Je l’appréciais beaucoup.

Parmi mes souvenirs personnels des échanges avec lui, en voici deux.

C’était sans doute en 2000, peu de temps après mon entrée au bureau national. Déjà, le PS se déchirait sur la question de la mondialisation : à combattre pour les uns pour éviter qu’elle advienne ; effective pour les autres donc exigeant de s’y adapter, y compris en adaptant des outils de régulation. Ces deux points de vue, qui, au fond, n’auraient pas dû être contradictoires, n’ont jamais pu être dépassés. A la sortie du bureau, j’avais interpelé Henri : “Mais enfin, pourquoi le PS, face à la mondialisation économique qui est désormais un fait, ne remet pas en avant son projet de toujours, l’internationalisme ?” Il m’avait alors regardé avec intérêt : “Tu as sans doute raison“. On l’a trop peu fait.

Et puis en juin 2012 (la photo date de ce jour-là). Henri était venu dans le cadre de son mandat européen défendre, comme je l’ai relaté le jour-même dans mon blog, “les combats des socialistes européens, les petites victoires, les reculs et les grands espoirs“. Je lui avais dit les doutes qui montaient vis-à-vis de l’Europe. Qu’en France aussi, un jour, à force d’espoir déçus, le lien à l’Europe allait être très fragilisé. Pour le coup, il n’était pas d’accord. Pour lui, c’était inconcevable et c’est toujours avec la même flamme qu’il nous a convaincu que le combat valait toujours d’être mené.

Salut à toi, Henri !

 

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