Eau et assainissement : pour un débat citoyen
Il faudrait un véritable débat citoyen sur l’eau et l’assainissement à Bourges Plus.
D’où vient l’eau ? comment la protège-t-on ? comment l’économise-t-on ? comment la rend-on la plus propre possible en bout de course ?
L’eau consommée sur Bourges Plus vient principalement du captage du Porche, au bout du lac d’Auron, de Saint-Ursin, dans les marais près de la chaussée de Chappe, de la Loire vers Herry et du Prédé, sur Saint-Doulchard. Les réseaux voisins sont utilisés pour les communes les plus rurales de l’agglomération.
Sur Bourges donc, trois captages pour avoir l’eau nécessaire en qualité et quantité : le Porche peut produire beaucoup mais les teneurs en nitrates élevées nécessitent un “coupage” avec des eaux moins chargées ; Herry permet cette dilution mais ce captage, d’excellente qualité en temps normal, est vulnérable en cas de pollution sur la Loire. Saint-Ursin permet de diversifier les ressources avec une eau modérément chargée en nitrates mais sensible à d’autres pollutions venant de l’amont, notamment de la zone d’activité commerciale.
Pour éviter que les teneurs en nitrates ne grimpent encore plus sur le Porche, un programme portant sur l’évolution des techniques agricoles a été mis en œuvre il y a quelques années. Avec un début de résultat, les teneurs en nitrate ayant légèrement baissé. Malheureusement, les modalités d’aide aux agriculteurs ont évolué et on craint un retour à des pratiques moins favorables. Du coup, n’a-t-on pas perdu du temps ? La suite le dira. Le périmètre concerné est vaste et donc difficile à maîtriser.
La bonne nouvelle récente, c’est la volonté de l’agglomération de protéger le captage de Saint-Ursin. Ce n’était pas gagné d’avance parce que c’est difficile à faire et que cela aura forcément des conséquences sur l’urbanisation de la zone en amont, route de la Charité. Mais j’approuve sans réserve cette décision parce qu’elle donne un signe fort : on n’abandonne pas une nappe d’eau à la pollution pour aller chercher de l’eau plus loin. Au contraire, l’agglomération prend ses responsabilités pour préserver son milieu. A défendre et à suivre.
Economiser l’eau produite passe par la réduction des fuites dans les réseaux. Dans toutes les villes de France, ces pertes sont considérables et représentent – et de loin – les plus grosses économies à faire. A Bourges, notamment sur la ville de Bourges, on n’est pas mal placé, le rendement étant de 84,7 % (ou dit autrement, on ne perd “que” 15,3 % de l’eau produite) : un héritage heureux de la régie municipale. Pour maintenir ou améliorer ce ratio, il faut entretenir les canalisations. Or nous ne les entretenons que fort peu : 2,8 km rénovés cette année sur 955 km de tuyaux. A ce rythme, il faudra 350 ans pour renouveler le réseau… Certes, les canalisations ont une durée de vie longue mais il est illusoire de penser que cela tiendra 350 ans sans fuite ! On risque de léguer un gruyère aux prochaines générations.
Et enfin, dépolluer l’eau avant de la restituer dans le milieu. Il est encore question de tuyaux, cette fois pour acheminer les eaux usées vers les stations d’épuration et éviter que les eaux pluviales ne s’y mélangent. Le taux de renouvellement de ce réseau est un peu meilleur : 4,9 km rénovés en 2015 pour 450 km environ au total. Ce n’est tout de même pas beaucoup. Il est cependant important de continuer à développer les réseaux là où les eaux usées se déversent encore dans le milieu naturel sans traitement.
Mais le problème majeur est le projet de renouvellement de la station d’épuration de Bourges (qui n’a pas trente ans). Cette station obtient, chaque année, un avis conforme : a priori, pas de sujet, donc. Il est pourtant prévu de la reconstruire (pour 42,1 millions d’euros, une somme très importante). Deux raisons sont avancées : faire face à l’augmentation éventuelle des besoins sur Bourges et les communes voisines ; accueillir les effluents de Trouy dont la station, non conforme, doit fermer et qui, en l’attente, ne peut plus délivrer de nouveaux permis de construire.
On aurait voulu disposer de scénarios alternatifs. Quelles hypothèses d’accroissement des besoins ? Sont-ils réalistes ? Quel poids des choix d’urbanisation, selon les secteurs où l’on choisit de construire ? Aurait-on pu développer ici ou là l’assainissement individuel (beaucoup moins coûteux) pour éviter d’avoir à investir de telles sommes, que l’on pourrait partiellement réutiliser pour entretenir les réseaux ?
Il ne nous semble pas que l’on ait tout essayé pour trouver une autre solution. Nous serions très intéressés d’avoir les avis et expertises des uns et des autres. N’hésitez pas à donner votre avis.
NB: les rapports d’activité des services de l’eau et de l’assainissement seront sans doute prochainement mis en ligne sur le site de Bourges Plus. Ils sont trop lourds pour être joints ici.
En petite zone pavillonnaire regroupant jusqu’à 270 personnes on peut envisager
l’installation d’une micro-station d’épuration économe en énergie. Des aides importantes de l’Etat (ANAH, agence de l’Eau, Commune…) sont accordées . Cela se pratique déjà en milieu rural surtout depuis 2001 (Loi sur l’EAU, GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT). Eco-prêt à taux zéro sous condition d’éligibilité à savoir
dispositifs d’épuration économes en énergie.
Experts de la DDT 18 informez-nous.