D’un patrimoine à l’autre : entretenir le patrimoine hydraulique
Il en est des infrastructures hydrauliques comme de tout patrimoine : cela s’entretient, au risque sinon de sombrer. Malheureusement, pour les seuils et barrages qui commandent les différents marais de Bourges, on n’est pas loin de sombrer.
Guidée par un spécialiste, j’ai récemment passé une après-midi au fil du bassin de l’Yèvre.
Le seuil du Mavois, entre la gare et le centre ville, s’est effondré il y a quelques années (photo ci-dessus) et c’est l’ensemble du régime hydraulique de ce secteur qui a été modifié. Le débit principal de la rivière s’est déplacé de l’arrière du Boulevard Gambetta vers le lit du Moulon. L’eau est devenue rare au pont devant le commissariat et au niveau du moulin Saint-Sulpice. Le régime hydrique dans le marais du Mavois est modifié et il n’est pas impossible que les arbres morts repérés en bordure des parcelles en soient une conséquence. Cette situation risque malheureusement de se pérenniser, la législation rendant extrêmement difficile la reconstitution de seuils disparus.
Ce que je redoute à l’issue de cette visite, c’est que la même chose se produise à l’amont des marais d’Yèvre et de Voiselle, affaiblissant le flux qui alimente les marais d’en haut et alourdissant celui qui, par le canal dit “de dessèchement” alimente les marais d’en bas. Le seuil créé pour alimenter le bras haut de l’Yèvre est fragile. Mais surtout, et c’est le plus inquiétant, des ruisseaux se sont formés à travers les berges qui ruinent progressivement la répartition des eaux. La tendance est déjà là avec ses conséquences néfastes : envasement et pollution stagnante dans les marais du haut, inondations à répétition lors des années humides dans les marais du bas. Il est urgent d’enrayer cela. Comme pour de nombreux éléments du patrimoine berruyer, des années de négligence accumulées pourraient provoquer un terrible gâchis.
La promenade s’est achevée aux sources de l’Yèvre où un reméandrage de la rivière a été effectué pour permettre une circulation plus vive de l’eau en basses eaux et éviter le réchauffement et le déficit d’oxygène dans la rivière. Un beau travail du Syndicat Intercommunal de la Vallée de l’Yèvre.
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