Des manifestations
Gilets jaunes, avec 48 heures de recul : ce qui me frappe, c’est le soulagement général, que je partage volontiers, sur le fait qu’il y a finalement eu peu de dégâts dans la ville de Bourges. Et donc que la violence était contenue, d’une part, et le travail des forces de l’ordre efficace, d’autre part.
Mais ce qui me frappe aussi, c’est qu’on passe un peu rapidement sur les blessés, dont au moins un gravement à Bourges si j’en crois la presse d’aujourd’hui.
Or ce n’est malheureusement pas une situation isolée. Aux morts, souvent sur les barrages, s’ajoutent chaque semaine des blessés au cours des manifestations qui ont lieu à travers la France.
J’ai fait, dans ma vie, un certain nombre (un nombre certain !) de manifestations. Et j’ai vécu une partie de celle de samedi à Bourges, en observatrice. C’est très différent. Il est évident qu’une manifestation non encadrée et non déclarée expose ses participants. Personne ne connaît exactement les intentions de ceux d’en face. A tout moment, la police peut décider l’évacuation d’un secteur et le faire très vite. Dans ces cas-là, manifestants, casseurs, policiers, badauds, chacun peut prendre un mauvais coup. Je l’ai vu sous mes yeux.
La majorité des gilets jaunes présents à Bourges voulait une manifestation pacifiste. La manifestation a été principalement pacifiste. Il n’empêche. N’est-il pas temps que ceux qui portent un gilet jaune adoptent, pour se protéger eux-mêmes, les règles d’organisation et de déclaration des manifestations qui sont des règles de sécurité pour tous ? Dans notre pays, la liberté de manifester, c’est aussi la liberté de manifester en sécurité.
Quant au grand débat, s’il faut y aller, il faut y aller massivement pour qu’il en sorte autre chose que du libéralisme bon teint ! Car pour le moment, ce qu’a retenu le président c’est moins d’impôts et moins de services publics. Ce serait une catastrophe pour nos territoires si telle était la conclusion.
Cet article comporte 0 commentaires