
Décès de Jacques Chirac, retour sur un combat viscéral
Je n’étais pas chiraquienne, chacun le sait. Je ne le suis pas devenue. Je ne suis cependant pas indifférente à sa disparition.
C’était un vieil homme que l’on savait très affaibli. C’est difficile la fin de la vie d’un homme qui s’efface progressivement. C’est difficile pour tout le monde, pour un ancien Président de la République aussi, et pour ses proches évidemment.
Il était le Président de la République, il y a longtemps déjà, 15 ans, 25 ans. Il faut bien reconnaître qu’autant, plus peut-être, que la nostalgie d’un homme, plus que celle d’une époque, c’est le retour sur ce que nous avons alors vécu qui nous traverse. Quoiqu’on en dise ce soir, il incarnait, à mes yeux la droite. Et il y avait la gauche, dont j’étais. Les affrontements étaient clairs, au moins en apparence.
Pourtant, j’ai voté pour lui, en ce second tour de l’élection présidentielle de 2002. Sans hésitation. Sans regret. Je me vois encore sortant de la mairie de Bourges où nous suivions les résultats sur la ville, montant dans ma voiture pour écouter la radio à 20 h, apprenant l’élimination de Jospin et appelant immédiatement mon compagnon : “On appelle à voter Chirac, hein ?”. “Evidemment”.
C’était évident. Et pour moi, cela le reste. Je n’ai aucun regret : j’avais, en toute conscience, voté pour le candidat de la droite. Je n’attendais pas de lui qu’il mène une politique de gauche, même pas une politique du “en même temps”. J’attendais juste de lui qu’il soit l’instrument de mon refus radical du Front National.
C’est toujours aussi évident aujourd’hui.
Ensuite
Cet article comporte 0 commentaires