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Conseil national du PS : l’urgence de prendre son temps

Le Conseil national du PS se réunissait hier. Séance pour gueules cassées. Il est clair que le parti est très mal en point. Pourtant, un nombre finalement appréciable de personnes étaient présentes hier pour tenter de trouver une voie. Pas (trop) d’emballement lyrique : l’objectif qui semblait partagé était double. Tenter de trouver les mots pour rester ensemble malgré des différences qui se sont cristallisées au cours des années ; conserver vivant ce mouvement de pensée autour de nos valeurs socialistes, quelque part au confluent de la justice sociale et des libertés individuelles.

Mais cette formule est aujourd’hui insuffisante. Au fond, le grand débat qui traverse le PS, c’est de savoir si ce qui structure le débat politique est toujours le rapport entre capital et travail ; ou si c’est celui entre mondialisation et nationalisme, ouverture et protection – protection ou repli ?

J’ai pris la parole pour contribuer à la réflexion sur la méthode avec trois préconisations :
– d’abord, ne pas se précipiter. A ce stade, les textes d’orientations déjà diffusés par les uns et les autres me semblent inopportuns. Le risque est de se contenter de ressasser des certitudes. Or ce qu’il nous faut, c’est faire un pas les uns vers les autres. Il vaut mieux s’écouter que d’asséner.
– ensuite, changer nos façons de débattre. Cela concerne en particulier le mode de fonctionnement du Conseil national, figé dans le marbre depuis des décennies et qui ne correspond plus du tout aux modes de délibérations d’aujourd’hui. On n’est pas obligé de parler en tribune ! Un peu d’humilité ne nuirait pas.
– enfin, repartir du local. Pas simplement parce que cela permet d’échanger avec nos électeurs. Mais aussi parce que c’est une façon utile de mettre à l’épreuve nos positions idéologiques et de les ancrer dans la pratique du pouvoir. Comme socialistes locaux, incarnons-nous la lutte contre le (grand, forcément !) capital, comme cela était exprimé il y a quelques décennies dans les choix fiscaux qui étaient faits localement ? choisissons-nous plutôt la protection contre la mondialisation ? la recherche de compétitivité de nos territoires face à la dite mondialisation ? un peu de tout cela ?

Je répugne toujours à professer quelque chose que je sais ne pas pouvoir faire. Je pense que cette confrontation au réel local peut aider à réfléchir, sans nous renier.

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