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Conseil municipal : plan(s) de renouvellement urbain

Il y a dix ans, le premier Plan de Renouvellement Urbain de Bourges démarrait. Un plan immense, de plus de 350 millions d’euros, qui a orchestré la démolition de 2500 et la reconstruction de 1500 logements.

Un peu plus de dix ans après, la ville s’apprête à signer un second plan de renouvellement urbain. Arrêtons-nous un instant sur le bilan du premier et sur le contenu du second.

Le bilan de dix ans de renouvellement urbain est contrasté. Les démolitions ont aéré le quartier, les reconstructions, bien moins nombreuses pour résorber – espérait-on – les problèmes de vacances, sont propres, des équipements publics (mais notoirement aucune école) ont été reconstruits, la voirie est avenante. Certes, il y a eu quelques couacs, tels que les premières maisons reconstruites avec des normes thermiques peu ambitieuses et des “résidentialisations” avortées et rejetées avenue de la Libération. Mais globalement, le bilan immobilier est positif.

Le bilan économique est social l’est beaucoup moins. Les 9630 habitants qui restent dans le quartier, soit 10 % des habitants de l’agglomération sont plus que jamais parmi les plus pauvres. Leur revenu médian est de 8200 € annuels par unité de consommation quand il est de 19100 € dans l’ensemble de l’agglomération. Le taux de chômage des 25-64 ans avoisine les 35 % à Bourges nord alors qu’il est de 15 % dans l’agglomération. Le quartier accueille 40 % de la population immigrée de la ville, une proportion qui a augmenté en dix ans. Le centre d’affaires construit au-dessus du centre commercial de la Chancellerie est obstinément vide de toute activité économique.

Peu d’immeubles ont été suffisamment rénovés pour devenir véritablement attractifs. L’aspiration à un habitat individuel s’est développé : la droite a conduit et a gagné – car c’en était une – la bataille idéologique. Plus d’individualisme, moins de collectif, moins de solidarités et de citoyenneté. La menace de désaffection plane sur ce qui reste d’immeubles collectifs, chez les bailleurs sociaux et, désormais, dans le parc privé de la ville. Des milliers de logements sont à nouveau vacants. L’office Bourges Habitat est dans une situation financière plus délicate que jamais.

On a donc beaucoup investi et il faut encore investir beaucoup pour corriger les conséquences du premier plan.

Le dossier présenté en conseil municipal est donc utile. Il concerne principalement le quartier des Gibjoncs. Nous l’avons voté. Mais il est, comme le précédent, très incomplet.

Il y a des oublis : le foyer de personnes âgées Louis de Raynal qu’il serait nécessaire de rénover ; les copropriétés en voie de dégradation, aux Merlattes comme aux Gibjoncs, auxquels il faudrait être attentifs ; le Hameau de la Fraternité, récemment incendié.

Il y a des ambitions insuffisantes et des projets imprécis. Il est question de mobilité mais Agglobus ne prévoit toujours pas de dessertes en soirée. Un pôle de l’économie sociale est envisagé au-dessus du centre commercial de la Chancellerie mais les acteurs économiques ne semblent pas mobilisés. On ne sait pas ce qui va permettre au projet de restructuration de Cap Nord d’aboutir là où le précédent a échoué. On aimerait des perspectives sur le pôle de la gare.

Il y a surtout deux impasses. La sécurité et l’accompagnement social. Le conseil départemental n’est au demeurant pas signataire du document. On peut d’ores-et-déjà craindre que les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous constations dans dix ans un bilan mitigé de ce deuxième PRU.

Pour les élus socialistes de la ville, il n’y a donc pas d’autre choix que de s’engager sur le terrain pour éviter cela et, par notre présence dans différentes instances, peser sur les choix qui seront faits. Céline Bezoui nous représente au conseil des quartiers nord. Hugo Lefelle a accepté d’intégrer en notre nom un groupe de travail sur les besoins des associations. Agnès Sinsoulier garde un regard sur l’évolution des contractualisations avec la Région. Je suis présente très régulièrement dans le quartier et suis, de près, les questions liées à la prévention de la délinquance et aux conditions de vie entre les habitants.

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