Conseil communautaire : des orientations budgétaires trop imprécises
Le cœur du conseil communautaire de ce 25 février était le débat d’orientations budgétaires. Ce débat précède systématiquement le vote du budget. Il permet de faire le point sur la situation financière de la collectivité et d’échanger sur les priorités.
L’épargne brute de l’agglomération a beaucoup baissé ces dernières années. L’épargne brute, c’est ce qu’il reste une fois payées les dépenses dites “de fonctionnement”. Cela donne une idée des marges de manœuvre présentes ou futures, pour absorber des charges de fonctionnement à venir (par exemple, celles d’un centre aqualudique si cela se présentait) et pour financer les investissements. Le vice-président en charge des finances n’a pas caché qu’il allait falloir trouver les moyens d’augmenter cette épargne. Des pistes sont indiquées dans le rapport. Elles sont souvent sensibles : baisse des soutiens de l’agglomération aux communes, économies plus substantielles à obtenir de la mutualisation des services, intégration plus importantes des compétences dans l’agglomération pour augmenter le coefficient d’intégration fiscale qui sert de base de calcul des dotations de l’Etat, fiscalité, … On sentait, au sein de la majorité, le refus un peu lâche de s’engager avant les prochaines élections.
Deuxième dossier important : l’évolution de la compétence “commerce”. L’agglomération ne s’intéresse pour le moment qu’au cœur de ville de Bourges. Le risque de l’incohérence entre ce qui se fait au centre de Bourges et ce qui se fait dans les zones d’activité commerciales de la périphérie est bien présent. Cela fait des années que nous le disons. La réflexion semble amorcée, prudemment toujours ! Comme est mentionnée la possibilité de taxer les friches commerciales : j’ai demandé une évaluation précise de l’intérêt que pourrait avoir une telle mesure et des difficultés qui pourraient être soulevées.
Le troisième dossier concerne l’eau, dans tous ses états. Sur le dossier eau potable, aucun investissement n’est prévu à ce jour pour entamer la protection du captage d’eau de Saint-Ursin. Je l’ai dénoncé. Protéger Saint-Ursin, c’est aussi régler le problème des eaux pluviales sur la zone commerciale de la route de la Charité. Les communes n’y arriveront pas seules. La mutualisation des eaux pluviales, légalement imposée en 2020, devait aider à résoudre ce problème. Las ! Les élus majoritaires ont pour seul objectif, à coup de motions en direction du législateur, de différer cette obligation jusqu’en 2026 ! Si certains arguments avancés peuvent être entendus et si des solutions de substitution pour la route de la Charité ont été envisagées, nous n’avons pas voulu nous associer à cette motion. Enfin, concernant l’assainissement, les aides de l’agence de l’eau espérées pour financer la station d’épuration ont largement fondu ! Ça va coûter cher !!
J’ai aussi regretté de ne pas voir dans la liste des investissements envisagés de projet significatif concernant la transition énergétique. Le Plan Climat Energie territorial n’est toujours pas bouclé et, surtout, un plan de financement permettant sa mise en œuvre sur les prochaines années fait défaut. C’est pourtant là qu’est l’urgence.
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