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Bourges : quelle place dans la région Centre-Val-de-Loire ?

Le conseil communautaire était appelé lundi 1 avril à donner son avis sur le projet de schéma régional d’aménagement (plus précisément le SRADDET, “schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires“). Je reproduis ci-dessous les grands axes de mon intervention.

Ce que l’observation de la région nous apprend, c’est que la proximité d’une métropole n’est pas une garantie de développement. Dreux et Montargis sont aux portes de la plus grande métropole du pays, la métropole francilienne, et ces deux agglomérations souffrent. La région en a tiré, semble-t-il, enseignement, en ne pensant pas son avenir autour d’une métropole ligérienne centrale mais en se réaffirmant multipolaire. Je retiens en particulier ceci : “le projet régional affirme (…) que tous les territoires sont en capacité de porter un développement par eux-mêmes, appuyé sur leurs spécificités“. C’est une bonne nouvelle. C’est aussi un défi à relever, localement : à nous de jouer. Faisons-le sans tourner le dos aux dynamiques régionales et inter-régionales dont nous pouvons être partie prenante.

La région se projette autour de trois ensembles : le Nord régional ; le Val de Loire et le Berry. Le Berry, c’est notre revendication de longue date. Nous devrions tous, ici, nous féliciter de le voir acté dans le document régional. Emparons-nous en. Les règles énoncées par la région dans son document d’orientations pour renforcer les coopérations territoriales sont assorties de recommandations dont il serait utile de s’inspirer : créer des réseaux de villes comme je le préconise depuis des années, élaborer des accords de coopération, s’engager sur des complémentarités, … Ces projets doivent être beaucoup plus consistants que l’incontournable photo de famille entre maires des grandes villes, une, au mieux deux fois par mandat. Avec Châteauroux, Vierzon, Issoudun, Saint-Amand, il faut avancer.

Alors, que manque-t-il ? Bourges n’est plus cité comme troisième pôle de la région. C’était encore le cas, après une âpre bataille, dans le document précédemment adopté, en 2013. C‘est d’abord, disons-le, l’échec du maire de Bourges. Echec parce que la ville et l’agglomération ne sont plus un pôle suffisamment rayonnant dans la région pour revendiquer cette troisième place. Echec parce que le Maire et président de l’agglomération, trop absent, n’a pas pesé dans l’élaboration du schéma. Oui, c’est un échec.

Pour autant, Bourges ne pouvait pas continuer à vivre dans l’illusion d’être à égale position avec Orléans et Tours. Ces deux villes sont des métropoles. Pas Bourges. Il nous faut l’intégrer pour éviter de poursuivre des politiques qui nous conduisent à l’échec. Nous devons cependant, pour Bourges, revendiquer autre chose que la banalisation de notre ville parmi les six agglomérations régionales, reléguée au même rang que Dreux ou Montargis. Oui, dire que nous ressentons cela comme une injustice inutile, je crois juste de l’exprimer. Sans arrogance vis-à-vis de Châteauroux si nous voulons sincèrement bâtir avec cette ville des coopérations.

De même que je soutiens diverses propositions faites dans la délibération du conseil communautaire : faire reconnaître par la région le Centre des Industries de Défense, renforcer les objectifs d’échanges entre Bourges et Vierzon, améliorer les conditions d’accès à notre territoire.

J’ai proposé une formulation de la délibération qui aurait pu, me semble-t-il, emporter l’adhésion de tous. La droite n’en a pas voulu, dispersant les votes au sein du conseil communautaire. C’est dommage.

Au-delà de ces débats, retenons de ce schéma l’essentiel : qu’il orientera les territoires régionaux vers plus d’attention aux questions énergétiques et environnementales ; et qu’il porte une vision progressiste et équilibrée de l’avenir de la région. Ce sont des orientations que je fais volontiers miennes.

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