Benoît Hamon à Bercy
Dans le car qui nous ramenait de Bercy à Bourges, ce soir, nous étions quelques uns à avoir connu les rassemblements de Mitterrand au Bourget en 1988, ceux de Lionel Jospin (dont j’ai peu de souvenir), celui de Ségolène Royal à Villepinte en 2007 ou de François Hollande au Bourget en 2012. La tonalité choisie par Benoit Hamon ce soir, s’inscrivait dans cette lignée, de celle qui fait une large place aux références historiques (remontant d’autant plus loin qu’il s’agit d’éviter le passé proche), qui inscrit le temps présent dans le prolongement des combats antérieurs, qui s’adresse à la jeunesse et parle de valeurs plus que de programme. De belles images, des formules fortes, de l’émotion, aussi.
Ces propos-là rassemblent volontiers les socialistes, les hommes et les femmes de gauche. Nous ne pouvions y être indifférents. Et tant pis, pour un après-midi, si nous sentons de la distance avec telle ou telle proposition du candidat Hamon : elles étaient à peine esquissées. Pour ne heurter personne ? Comme cette inflexion, relevée au détour d’une phrase, sur le nucléaire ? Mais l’adhésion était là, la salle généreuse puis enthousiaste.
Un meeting de rassemblement, donc, comme à la belle époque. Sauf que l’époque n’est plus la même. Les socialistes concouraient, hier, pour gagner l’élection présidentielle étant assurés d’être qualifiés au second tour. Pouvons-nous en dire autant aujourd’hui ?
Et c’est donc avec au cœur de la tristesse que je rentre à Bourges. Alors certes, ne pas tuer l’espoir. Quinze jours, guère plus, pour faire bouger les lignes. Avant qu’il ne nous reste pour seule ambition que de faire barrage au FN.
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