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Aide sociale à l’enfance : d’où qu’ils viennent, les enfants doivent être protégés

Les sessions des assemblées départementales se concluent fréquemment par des vœux. En ce 16 octobre, trois vœux étaient en débat : celui du groupe socialiste pour déplorer la baisse des emplois aidés ; celui du groupe communiste pour défendre l’hôpital de Vierzon ; celui de la droite pour demander à l’Etat de reprendre à sa charge la protection des mineurs étrangers non accompagnés.

Les deux premiers n’ont guère fait débat : ils ont été adoptés à l’unanimité. Pour le troisième en revanche, il me semblait important d’éclaircir une ambiguïté.

Les mineurs étrangers présents en France sont toujours, dans notre pays, considérés d’abord comme mineurs. Il faut que cela reste le cas. Comme mineurs, ils relèvent des services de protection de l’enfance qui sont, depuis 1983, des services départementaux. Ces services ont une expertise, une compétence, un métier, qui les conduit à travailler toujours dans l’intérêt de l’enfant.

Le nombre de mineurs étrangers isolés en France a fortement augmenté au cours des dernières années : arrivés des zones de conflits, des pays très pauvres, envoyés par leurs familles pour être à l’abri, jeunes filles ayant fui des mariages forcés, des mutilations ou mauvais traitements, chacun a son histoire. La charge pour les départements a, en conséquence, fortement augmenté : nul ne peut le nier. Des filières jouent des rôles contestables et parfois détestables.

Si ces jeunes sont effectivement reconnus comme mineurs, ils restent à la charge et sous la protection du département. Dans le Cher, des formes d’accueil adaptés ont été développées pour leur permettre d’être scolarisés ou de faire un apprentissage et de faire les démarches nécessaires pour rester (ou pas) en France à leur majorité.

Le vœu de la majorité départementale était de demander à l’Etat non seulement la compensation financière de ce coût croissant – ce que nous soutenons – mais plus largement le désengagement des services départementaux d’Aide Sociale à l’Enfance.

C’est une proposition que je ne peux pas soutenir. Elle consiste, en somme, à considérer que ces enfants et adolescents sont étrangers avant d’être mineurs. A les traiter comme des adultes plutôt qu’à les protéger comme des enfants.

La question financière est sérieuse et doit être traitée. Mais elle ne peut nous faire renoncer à une position éthique que je juge première : d’où qu’ils viennent, quel souci avons-nous des enfants ?

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